
Présentation générale
- Titre du jeu : Outers Wilds
- Studio / Editeur : Mobius Digital / Annapurna Interactive
- Plateforme(s) : PS4/5, Xbox S/One, Nitendo Switch
- Date de sortie : 29 mai 2019 (pc)
- Genre : Aventure
- Tarif : 23€
Note globale des joueurs :

Votre note :

Préface
Outer Wilds est un jeu qui ne fait pas les choses à moitié. La première chose qui frappe quand tu lances le jeu pour la première fois, c’est que la musique du menu est incroyablement triste. Magnifique, mais impossible de savoir pourquoi elle sonne si... nostalgique.
Dans ce jeu, vous allez rencontrer beaucoup de mystères, mais pour qu’à la première seconde, alors que tu es encore dans le menu, le jeu te dise “tu vas voir, mon monde est très mystérieux, viens le découvrir !” seulement avec une simple musique… C’est que ce jeu n’est vraiment pas comme les autres.
Outer Wilds est un jeu d’exploration spatiale. Et son but ? Eh ben… on n’en sait rien. Parce que quand tu appuies sur start, tu te réveilles sous les étoiles, autour d’un feu de camp qui crépite, et un marshmallow. Et puis, quand tu te renseignes un peu autour de toi, la seule chose que tu apprends, c’est que tu es un petit alien à la peau bleue, que tu es sur ta planète natale, "Atrebois", et que tu es le petit dernier d’une expédition spatiale.
Ah, et aussi, accessoirement, que tu as une fusée à disposition et que toutes les planètes que tu vois tourner au-dessus de ta tête depuis 30 min sont explorables.
À ce moment-là, peu de joueurs résistent à l’appel de l’exploration d’un système solaire tout entier.
Qu’est-ce que je raconte, personne n’a résisté ! Personne !

Durée de vie et rejouabilité
Pour finir Outer Wilds, il faut aller à un grand total de deux endroits. 10 minutes grand maximum de trajet.
Mais il faut 15 heures à tout le monde pour finir le jeu. 15 heures, c’est le temps de comprendre.
Mais quand les énigmes sont comprises, on ne peut pas faire machine arrière. On ne rejoue jamais deux fois à Outer Wilds. En guise de consolation, si on est assez curieux, il y a tout de même plusieurs fins à découvrir.
Et si cela ne vous suffit pas, un DLC de 15 heures est également à votre disposition pour prolonger l'aventure.
Histoire et narration
Le jeu a quand même un but, même s’il se révèle assez tard. Je ne peux pas révéler ce but, peut-être parce qu’il change pas mal de fois au fil de l’aventure, mais surtout parce que l’essence du jeu, c’est son histoire.
La seule chose qui te fait décoller avec ta fusée, encore et encore, pour explorer chaque recoin de l’univers, c’est de comprendre son histoire. Comprendre ce qu’il se passe.
La magie d’Outer Wilds, c’est de comprendre un secret qui pendait devant tes yeux depuis 10 heures de jeu. Et qui a été sciemment placé ici.
La magie d’Outer Wilds, c’est qu’au beau milieu d’une nuit d’insomnie, tu aies le tilt, que tu te rendes compte que tout est là depuis le début, et que tu ne puisses pas lutter contre l’envie de rallumer le PC immédiatement pour vérifier ta théorie.
Ce jeu donne des sensations qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs.
Gameplay
Si vous pensez qu’un jeu d’énigme se limite à marcher et trouver des trucs… vous avez tort. Et ce, à cause d’un seul objet : la fusée.
Cette chose est une machine à fun incroyable. Il suffit de l’essayer.
Lorsque vous rentrez dedans pour la première fois et que vous essayez d’atterrir sur une planète, vous vous rendez compte d’une chose : il n’y a pas d’air dans l’espace. Et donc, il n’y a pas de freinage naturel.
Ça veut dire que quand vous accélérez pendant 30 secondes, vous devez freiner pendant 30 secondes. Et quand vous réalisez ça, il est bien trop tard.
Il faut aussi réaliser que ce jeu est une vraie simulation de système solaire : tout est en mouvement, tout tourne autour du soleil.
La fusée est la chose qui donne du piquant à chaque voyage, car un atterrissage est un défi à lui tout seul.
Et puis, il y a toutes sortes de planètes. C’est plutôt facile d’atterrir sur une immense planète rocheuse, mais beaucoup moins sur un astéroïde de 3 m de diamètre.
Pourtant, il y a des choses à voir dans chaque planète, car chaque planète a ses particularités et son propre gameplay.
Je vous préviens : même sortis de la fusée, vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
Accessibilité
Je profite de cette rubrique pour parler de la vraie prouesse de ce jeu, et ce n’est pas de simuler un système solaire tout entier, mais de pouvoir résoudre toutes les énigmes dans n’importe quel sens. Ainsi, que vous soyez un génie détective ou non vous aurez la même expérience de jeu.
Vous pouvez explorer toutes les planètes dans n’importe quel ordre, trouver les indices dans n’importe quel ordre, vous pourrez toujours résoudre les énigmes. Imaginez le travail qui a dû être fourni pour que cela fonctionne. Surtout que, souvent, les solutions sont très originales.
Personnellement, je n’ai jamais vu un jeu avec un level design aussi qualitatif. Illustrons cela avec un exemple :
Le jeu veut nous faire comprendre que la mécanique de mort est spéciale. Pour cela, il doit tuer le joueur. Mais tuer, en tant que tel le joueur, est frustrant. Alors il va ruser : il va amener le joueur à se tuer par lui-même, pour créer un effet de progression.
Voici comment le niveau est construit :

La fusée, qui nous permet de quitter le tutoriel, se trouve en haut d’une rampe de lancement — ici en haut à droite, en rouge.
Pour pouvoir rentrer dans la rampe de lancement, le joueur, à ce stade, doit aller chercher le code d’accès, à l’autre bout du village (ce qui est un prétexte pour apprendre des choses subtilement au joueur pendant le chemin). Ce serait donc un énorme gain de temps de se faire propulser par le geyser et d’arriver directement en haut de la rampe. Du moins, c’est ce que pensent les joueurs.
Parce que le geyser a été calculé pour ne pas avoir assez de puissance pour réaliser l’exploit.
Ainsi, le joueur pense gagner du temps, essaie, et meurt.
L’objectif est réalisé, sans le frustrer.
Si le joueur n’est pas assez casse-cou pour tenter, le jeu a quand même prévu de le tuer 50 m plus loin.

Cet enclos attire l’attention du joueur en chemin, premièrement par la lampe au milieu, et deuxièmement par la lueur verte qui émane des cristaux. La lueur verte est animée, ce qui détonne avec la couleur grise de la pierre. Inratable.
L’enclos a été pensé pour qu’il soit totalement neutre : pas de couleur vive, pas de panneau “attention”. La barrière est aussi très basse, pour qu’on puisse l’enjamber facilement.
Le panneau, et l’appareil à droite, encouragent la théorie que ces cristaux ont des propriétés spéciales.
Le joueur, curieux, se rapproche pour regarder de plus près, enjambe la barrière, et meurt. Les cristaux sont mortels au toucher. Sa mort l’encourage, au passage, à lire les explications.
Le jeu a réussi subtilement à apprendre une information au joueur, et le joueur a la sensation de progresser. Ce genre de construction de niveau astucieux parait anecdotique, mais la vraie prouesse est que le jeu entier est construit astucieusement. Ce genre d'exemple comme ci dessus, je pourrait vous en citer pendant des pages et des pages...
Pendant tout le jeu, vous êtes guidés, sans le savoir. Et c'est ça qui rend l'exploration si plaisante.
Bande son
La bande son signée Andrew Prahlow est très réussie. Beaucoup de musiques restent dans la tête pendant très longtemps. Le thème principal du jeu est devenu tellement culte qu'on le retrouve partout sur internet.
Celui-ci est tellement bien composé que la même musique peut paraître extrêmement triste ou incroyablement inspirante juste en changeant de situation.
Le succès d’Outer Wilds est intrinsèquement lié à la qualité de sa bande sonore. Non seulement les musiques sont magnifiques, mais elles sont aussi poétiques et ont leur propre signification.
Par exemple, la musique "14.3 Billion Years" raconte toute l'histoire d’Outer Wilds — et sans paroles.
Eléments techniques
J’ai beaucoup parlé de la prouesse du game design, mais parlons maintenant de la prouesse technique de réaliser une simulation — et je dis bien : une simulation — de système solaire.
Dans ce jeu, chaque planète est physiquement réaliste et totalement crédible. Tout gravite naturellement autour du soleil, et les planètes exercent leur attraction gravitationnelle lorsque vous vous en approchez d'un peu trop près. Ce niveau de détail et de précision a été imaginé et codé dans le cadre d'un projet étudiant, et par une seule personne : Alex Beachum.
Ce "petit" projet évoluera et deviendra le jeu que l’on connaît aujourd’hui, toujours sous les commandes d’Alex. Sacrée performance.
Graphismes
Le jeu tourne sous le moteur de jeu Unity, avec un style graphique cartoon détaillé (le jeu a son propre style graphique, et il n’a pas de nom).
Le jeu a beau avoir des graphismes simples, il est quand même magnifique, avec une excellente gestion des lumières (pas facile, avec des planètes qui bougent en permanence !).
La direction artistique est inspirée des parcs nationaux des années 1960 et de l’art de la côte nord-ouest du Pacifique.
L’ambiance recherchée est "camper dans l’espace", et quand tu t’assois au coin du feu avec la musique dans les oreilles… force est de constater que c’est réussi.
Sentiment du testeur
Vous l’avez sans doute compris, j’ai vraiment beaucoup apprécié le jeu.
Pendant mes sessions de jeu, je nageais de surprises en surprises, que ce soit au niveau du scénario ou du game design.
Ce jeu m’a procuré des sensations uniques que je ne retrouverai probablement jamais ailleurs.
Pour son scénario aux mille rebondissements, pour sa musique hors du commun, pour son ambiance si particulière, et pour son game design si ingénieux que le jeu est devenu la référence en la matière, je peux, sans aucun doute, classer ce jeu comme un classique du jeu vidéo.
Il y a tellement plus à dire que ces quelques paragraphes, mais spoiler ce jeu à quiconque serait criminel.
Alors, passons a la conclusion !

Conclusion
Outer Wilds n’est pas un jeu comme les autres. Ce n’est même pas juste un bon jeu. C’est une expérience, une œuvre rare qui réussit à créer quelque chose de profondément humain à partir d’un univers entièrement alien.
Ce n’est pas un jeu qui vous prend par la main. Ce n’est pas un jeu qui vous récompense toutes les 5 minutes. Ce n’est pas un jeu qui crie son scénario au visage du joueur.
C’est un jeu qui fait confiance à votre curiosité, à votre capacité à observer, à réfléchir, à faire des liens. Un jeu qui vous laisse vous tromper, échouer, mourir, juste pour que chaque petite découverte ait un sens.
Il réussit le pari presque impossible de rendre chaque planète mémorable, chaque énigme logique, chaque mort utile.
Son game design est une masterclass d’élégance et de subtilité. Sa bande son est à la fois un guide émotionnel et un récit parallèle.
Et son scénario finit par vous happer, vous bouleverser, vous coller à la peau — parfois avec quelques notes, sans même un mot.
Alors, que vous ayez l'âme d'un détective, ou soyez un peu bigleux, restez curieux. Outers Wild vous le rendra
Si vous acceptez de vous plonger dans son système solaire, cette expérience restera a jamais gravé dans votre mémoire, comme un des meilleurs instants vidéo-ludique de votre vie.
Résumé du test
Ce que j'aime en 5 points :
1. Le level design parfait
2. L'histoire captivante
3. La bande-son magnifique et poétique
4. Les énigmes excellemment bien pensé
5. Les myriades de petit détails qui rend l'univers crédible et vivant
Ce que je n'aime pas en 5 points :
1. Le manque de durée de vie
2. Le manque de rejouabilité
3. Peu de récompenses en jeu
4. Le manque d'action
5. L'autopilote de la fusée non fonctionnel
𝗖𝗿𝗶𝘁𝗲̀𝗿𝗲 | 𝗡𝗼𝘁𝗲 |
Graphismes | 8/10 |
Gameplay | 17/20 |
Bande son | 10/10 |
Histoire et narration | 10/10 |
Accessibilité | 10/10 |
Elements techniques | 9/10 |
Durée de vie et rejouabilité | 7/10 |
Sentiment du testeur | 20/20 |
Note finale

Mention : petit chef-d'œuvre [excellent]

Test rédigé par Black Light
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