
Test de Mafia: The old Country
Plongée au cœur de l’univers mafieux du début du XXᵉ siècle, Mafia: The Old Country fascine avec son vaste monde ouvert et ses graphismes soignés. Cependant, derrière cette première impression prometteuse, l’expérience révèle quelques nuances plus mitigées.
1. Présentation Générale
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Titre du jeu : Mafia: The Old Country
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Développeur / Éditeur : Hangar 13 / 2K
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Plateforme(s) : PC (Steam)
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Date de sortie : 7 aout 2025
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Genre : Action / Infiltration
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Tarif : 49.9 €
Note des lecteurs sur le jeu :
Graphismes :
S’il y a bien un aspect où Mafia: The Old Country excelle, c’est sans conteste son univers visuel. La direction artistique capture avec précision et élégance l’atmosphère des années 1920 : des rues pavées aux voitures d’époque, en passant par les intérieurs richement détaillés, jusqu’aux affiches murales et à la vaisselle soigneusement disposée sur les tables. La carte, vaste et immersive, regorge de détails qui ancrent le décor dans une authentique crédibilité.
Les jeux de lumière, particulièrement impressionnants lors des scènes nocturnes ou sous la pluie, mettent en valeur l’attention portée à l’éclairage et à la mise en scène. Les personnages bénéficient d’une modélisation respectable, bien que les animations faciales, parfois rigides, manquent de naturel et révèlent le caractère scripté de certains dialogues.
Sur le plan technique, quelques défauts subsistent : des textures de qualité inégale visibles de près, du pop-in occasionnel et une optimisation parfois défaillante sur certaines configurations. Cependant, ces imperfections n’altèrent pas significativement l’expérience, qui reste globalement solide et captivante.
En conclusion, Mafia: The Old Country est une véritable réussite visuelle, un domaine où le jeu tient pleinement les promesses faites aux joueurs.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Gameplay :
Le gameplay de Mafia: The Old Country illustre un paradoxe intrigant : il promet une expérience ouverte et libératrice, mais s’exécute de manière à constamment restreindre la liberté du joueur.
Le monde ouvert, impressionnant par sa taille et ses détails, semble d’abord inviter à l’exploration. Pourtant, cette richesse visuelle n’est qu’un vernis : aucune mécanique solide ne récompense véritablement les joueurs curieux. Les missions principales, très linéaires, imposent des itinéraires stricts, réduisant la carte à un simple décor statique, plutôt qu’à un véritable espace propice à l’interaction et à l’aventure.
Les déplacements, qu'ils soient à cheval ou en voiture, souffrent d'un manque d’ergonomie. Si l’option de « sauter le trajet » en voiture permet d’atténuer un peu la monotonie, l’absence de cette fonctionnalité à cheval rend les trajets équestres répétitifs et laborieux. Ces allers-retours imposés alourdissent le rythme général et nuisent à l’immersion dans le jeu.
Les phases d’action manquent de singularité : les fusillades sont classiques, le système de couverture est efficace mais sans grande subtilité, et les combats au corps à corps sont rigides et rarement captivants. La difficulté reste accessible, sans moments marquants de tension, ce qui renforce une impression de routine. Quant aux activités secondaires, elles se limitent à des objectifs basiques qui apportent peu de variété ou de profondeur.
Le gameplay, bien que fonctionnel et fluide, manque cruellement d’audace. Il aurait bénéficié de systèmes interconnectés et de mécaniques incitatives pour encourager une exploration plus engageante de cette carte impressionnante. En l’état, le jeu offre moins un bac à sable organique qu’une succession de missions scriptées, perdues dans un monde visuellement magnifique mais largement sous-exploité.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Bande-son :
La bande-son de Mafia: The Old Country accompagne efficacement l’expérience du jeu, mais sans pour autant atteindre un niveau mémorable ou inoubliable.
Musique : les compositions originales, imprégnées de jazz et des orchestrations typiques du début du XXᵉ siècle, installent une ambiance crédible et immersive. Elles soutiennent avec justesse les cinématiques et les moments clés de l’histoire, mais peinent à délivrer un thème musical iconique qui resterait gravé dans les esprits après avoir posé la manette. Bien qu’efficace, la musique se révèle plus fonctionnelle que marquante.
Ambiances et bruitages : c’est ici que le jeu brille véritablement. Les sons d’ambiance insufflent une authenticité vibrante à la ville : bruits de foule animée, moteurs de voitures vintage, sabots de chevaux, grincements de portes ou encore le martèlement de la pluie sur les toits. Ces détails sonores enrichissent considérablement l’immersion et atténuent en partie la rigidité du gameplay. La spatialisation sonore est également réussie, permettant de localiser précisément les actions et d’amplifier l’expérience.
Doublages : disponibles en plusieurs langues, les doublages offrent une qualité variable. Certaines voix principales incarnent parfaitement leurs personnages, ajoutant une profondeur bienvenue, tandis que d’autres manquent de conviction et paraissent monotones. Cette disparité affaiblit l’impact émotionnel de certaines scènes clés. Par ailleurs, les accents et intonations, parfois artificiels, nuisent à l’authenticité recherchée.
En conclusion, si la bande-son ne rivalise pas avec les bandes originales cultes, elle demeure globalement solide et cohérente avec l’univers du jeu. Les détails sonores soignés renforcent efficacement l’atmosphère, contribuant à l’immersion et à l’investissement du joueur dans l’histoire.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Histoire et narration :
Sur le plan narratif, Mafia: The Old Country peine à tenir ses promesses. L’intrigue s’appuie sur les codes classiques du récit mafieux : trahisons familiales, ascension d’un jeune ambitieux, complots politiques en arrière-plan et conflits sanglants entre clans rivaux. Cependant, au lieu de revisiter ces archétypes ou d’y apporter une touche d’originalité, le jeu se contente de les dérouler de manière prévisible, sans profondeur ni nuance.
Dès les trente premières minutes, le joueur peut deviner la trajectoire complète du scénario. Les rebondissements, censés créer la surprise, s’annoncent de loin, ce qui diminue considérablement leur impact dramatique. L’écriture manque de finesse : les dialogues sont fonctionnels mais rarement mémorables, les personnages secondaires restent enfermés dans des stéréotypes, et les arcs narratifs se concluent souvent de façon précipitée.
Cela dit, quelques scènes parviennent à se démarquer, notamment lors de moments intimes ou de séquences de violence, où la tension dramatique réussit à s’imposer. Ces instants isolés rappellent le potentiel d’une narration plus travaillée, mais ils sont trop rares pour élever l’ensemble.
La mise en scène, bien que correcte, bénéficie de cinématiques bien rythmées et d’une direction artistique solide. Cependant, la faiblesse de l’écriture empêche l’histoire de transcender sa forme visuelle. Le joueur se retrouve plus spectateur que véritable acteur d’une fresque déjà tracée, ce qui limite son immersion et son engagement émotionnel.
En conclusion, Mafia: The Old Country propose une histoire qui avait le potentiel d’être captivante, mais qui reste trop convenue et superficielle pour laisser une impression durable.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Durée de vie :
La campagne principale de Mafia: The Old Country se termine en environ 13 heures. Bien que ce soit une durée convenable pour un jeu axé sur la narration, elle paraît limitée pour un titre qui se présente comme un monde ouvert. À titre de comparaison, des productions similaires proposent souvent des expériences deux fois plus longues, enrichies par des arcs narratifs développés ou des missions secondaires captivantes.
Malgré un grand nombre d’activités annexes disponibles, leur contenu manque de profondeur : des missions répétitives, des objectifs secondaires sans réel impact sur l'histoire et des récompenses peu engageantes. Leur exécution manque de variété, laissant une impression d’ajouts artificiels pour remplir la carte plutôt que d’offrir un prolongement réellement captivant à l’aventure.
La rejouabilité est également limitée : l’histoire suit un déroulement linéaire sans embranchements majeurs ni choix significatifs capables d’influencer la progression ou la fin. Une fois la campagne achevée, peu de raisons incitent à relancer une partie, hormis pour explorer l’intégralité de la carte. Cependant, l’absence de récompenses ou de contenus motivants diminue cet attrait.
En conclusion, la durée de vie du jeu est satisfaisante mais décevante : elle permet de profiter d’un récit complet en une quinzaine d’heures, mais reste trop courte et linéaire pour un monde aussi vaste. Le jeu donne l’impression de n’exploiter qu’une petite partie du potentiel de son univers.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Éléments Techniques :
D’un point de vue technique, Mafia: The Old Country s’en sort avec les honneurs. Bien que son moteur graphique ne soit pas révolutionnaire, il offre des performances solides sur les configurations actuelles. Le framerate reste fluide même en haute qualité, et les temps de chargement demeurent raisonnables, y compris sur des disques durs mécaniques.
Le jeu propose un éventail d’options graphiques bien pensé : réglage de la résolution, ajustement précis des ombres, textures, distance d’affichage et effets post-traitement. Cette flexibilité permet aux joueurs d’adapter facilement les paramètres à la puissance de leur machine, offrant ainsi une expérience sur mesure.
Côté bugs, quelques soucis persistent : des personnages peuvent se retrouver bloqués dans le décor, certaines collisions restent imparfaites, et les scripts de missions ne se déclenchent pas toujours comme prévu. Ces problèmes, bien qu'agaçants, ne sont pas bloquants, mais ils mettent en lumière un manque d’optimisation. On remarque également un léger pop-in sur les éléments lointains, particulièrement visible lors des déplacements rapides.
Malgré ces imperfections, la stabilité générale est satisfaisante : aucun crash constaté durant la campagne testée, et le système de sauvegardes automatiques fonctionne efficacement. Globalement, le jeu repose sur une base technique solide, qui soutient son ambition visuelle. Cependant, quelques ajustements supplémentaires auraient permis d’atteindre un niveau d’excellence.
Accessibilité :
L’accessibilité n’est pas le point fort de Mafia: The Old Country. Les options essentielles sont bien présentes : activation des sous-titres, réglage de leur taille et couleur, ainsi que le choix de la langue audio et écrite. Ces paramètres offrent une expérience fluide à un public large, permettant de suivre l’aventure sans difficultés majeures.
Cependant, des lacunes notables viennent ternir ce tableau. Le remappage des touches est limité, ce qui complique l’expérience pour les joueurs utilisant des périphériques spécifiques. Aucun mode daltonien n’est disponible, et les options d’aides visuelles restent minimalistes. De plus, l’assistance à la visée est basique, sans possibilité d’ajuster finement sa sensibilité, ce qui peut frustrer certains joueurs.
Un autre point décevant concerne les déplacements. Bien qu’une option permette de "sauter" les trajets en voiture, aucune alternative équivalente n’existe pour les déplacements à cheval. Cela oblige à subir des séquences répétitives, qui peuvent devenir lassantes et représenter un obstacle pour certains joueurs. Enfin, le jeu ne propose pas de fonctionnalités d’accessibilité avancées, telles que la réduction des QTE ou un affichage en haute lisibilité, désormais courantes dans les productions modernes.
En résumé, le jeu demeure accessible pour un public aux besoins standards, mais il manque clairement d’initiatives pour accueillir une audience plus diverse. Un domaine où l’on s’attendait à davantage d’efforts en 2025.
Sentiment du Testeur :
En refermant l’expérience Mafia: The Old Country, je ressors avec un sentiment partagé. Le jeu m’a séduit par ses qualités artistiques : une direction graphique remarquable, une ville foisonnante de détails, et des ambiances sonores qui capturent avec finesse une époque marquée par l'influence des familles criminelles. Sur ce plan, la promesse est tenue, et la balade visuelle s’avère véritablement plaisante.
Cependant, cette satisfaction s'est rapidement heurtée à une frustration grandissante. Le scénario, bien trop prévisible, m’a empêché de m’investir pleinement sur le plan émotionnel. Les rebondissements manquent d’originalité, les personnages sont stéréotypés, et l’intrigue peine à surprendre. Tout au long de l’expérience, j’ai eu l’impression de suivre une histoire déjà racontée, sans jamais avoir l’impression d’en être un véritable acteur.
Côté gameplay, le constat est similaire : il fonctionne, mais sans éclat. Les missions s’enchaînent sans réelle créativité, les combats manquent de dynamisme, et les longs trajets en cheval ou en voiture cassent le rythme de l’aventure. Plus frustrant encore, le monde ouvert, pourtant riche visuellement, se révèle presque anecdotique : aucun système de jeu ne m’a incité à l’explorer en profondeur, laissant une désagréable impression de potentiel inexploité.
En conclusion, Mafia: The Old Country n’est pas un mauvais jeu. Il est techniquement solide, propre, et parfois agréable. Mais il laisse un goût amer : celui d’un projet ambitieux qui n’a jamais réussi à concrétiser pleinement ses promesses. Un titre qui, bien qu’agréable à parcourir par moments, risque de sombrer rapidement dans l’oubli une fois terminé.

Crédit image : Hangar 13 / 2K
Ce que j'ai aimé en 5 points :
- Direction artistique soignée et crédible.
- Carte riche en détails visuels et historiques.
- Ambiances sonores généralement convaincantes.
- Optimisation graphique et options pour ajuster la qualité.
- Quelques scènes narratives ponctuelles bien écrites et mises en scène.
Ce que j'ai moins aimé en 5 points :
- Scénario trop prévisible, truffé de clichés.
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Monde ouvert sous-exploité, absence d’incitation à l’exploration.
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Phases de déplacement répétitives et mal traitées (équitation).
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Accessibilité incomplète (remappage, aides manquantes).
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Rejouabilité limitée et contenu annexe peu intéressant.
Conclusion
Mafia: The Old Country attire immédiatement par son esthétisme et, par moments, charme également par son ambiance sonore. Cependant, le jeu se perd dans une narration prévisible et un gameplay qui ne tire pas pleinement parti de la richesse de son univers. Si vous recherchez une expérience visuelle soignée et un parcours linéaire bien réalisé, le titre remplit efficacement cette promesse. En revanche, si vous espérez une intrigue captivante ou un monde ouvert offrant une exploration approfondie, vous risquez d'être déçu. Une note globale correcte, portée par ses qualités techniques et artistiques, mais ternie par des faiblesses sur le plan narratif et ludique.
Par Max
Note finale :
Mention : Petit réconfort !
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