Castlevania Symphony Of The Night, un diamant brute sur Playstation et Sega Saturn (JAP).

Publié le 19 décembre 2025 à 11:41

Informations utiles :

Titre : Castlevania: Symphony of the Night.

Développeur : Konami Computer Entertainment Tokyo.

Éditeur : Konami.

Plateforme originale : PlayStation (1997).

Genre : Action / Aventure / Metroidvania.

Réalisateur :Toru Hagihara.

Producteur : Koji Igarashi.

Compositrice :  Michiru Yamane.

Bande-son culte : “Dracula’s Castle”, “Lost Painting”, “Marble Gallery”.

Héritage : Metroidvania moderne.

Prix D'occasion : Environ suivant état et version Ps1, Saturn, Ost : 300 a 1200 euro. 

Prix sur Store Xbox : En moyenne suivant promo : 9,49 euro

Prix sur store Playstation : En moyenne suivant promo : 9.99 euro

Prix sur Steam :  En moyenne suivant promo : 19.99 euro

 

 *Les prix peuvent varier suivant la cote du jeu, version et l'état, pour les store suivant les promotion du moment.

“Symphony of the Night” : la nuit où Castlevania est entré dans la légende

Parmi les jeux qui ont durablement marqué l’histoire du jeu vidéo, rares sont ceux qui possèdent une aura aussi mythique que Castlevania: Symphony of the Night. En 1997, alors que la 3D occupait le devant de la scène sur la première PlayStation, Konami a pris une décision audacieuse : miser sur la 2D, une atmosphère gothique envoûtante et une structure de jeu qui allait redéfinir les standards pour toujours.

1997 — Un pari audacieux à contre-courant

 

En 1997, l’industrie du jeu vidéo vivait une véritable révolution. Super Mario 64 redéfinissait la plateforme en 3D, Tomb Raider triomphait sur PlayStation, et Final Fantasy VII bouleversait les codes du RPG japonais. En plein coeur de cette effervescence technologique, Konami a fait un choix audacieux : ne pas succomber aux sirènes de la 3D.

 

« Nous savions que tout le monde se tournait vers la 3D, mais nous avons préféré nous concentrer sur ce que nous faisions de mieux : une 2D fluide, riche et élégante », expliquera plus tard Koji Igarashi, producteur et futur “père spirituel” de la saga Castlevania moderne.

Le projet, intitulé à l'origine “Dracula X: Nocturne in the Moonlight” au Japon, semblait loin d’être un futur blockbuster. Développé avec un budget modéré par une équipe de passionnés dirigée par Toru Hagihara (réalisateur de Rondo of Blood) et Igarashi, le projet ne semblait pas prédestiné à marquer l’histoire. Pourtant, ce jeu discret allait non seulement redéfinir la licence, mais aussi donner naissance à un nouveau sous-genre : le “Metroidvania”.

Une histoire de sang et de tragédie

 

L’intrigue de Symphony of the Night reprend là où s’arrête celle de Rondo of Blood. Après avoir vaincu Dracula, Richter Belmont disparaît sans laisser de trace. Cinq ans plus tard, le sinistre château de Dracula refait surface, annonçant une nouvelle ère de ténèbres.
Mais cette fois, le joueur ne suit pas un Belmont : il incarne Alucard, le fils de Dracula.

 

Ce choix narratif audacieux offre une profondeur inédite. Alucard n’est ni un héros ordinaire ni un antagoniste monstrueux : il est le produit d’une union tragique entre le mal et l’humanité. Sa quête, empreinte de mélancolie, est autant personnelle qu’épique. Il ne se contente pas de combattre les créatures infernales du château, mais affronte aussi l’ombre de son père et, par extension, le poids de son propre destin.

Cette approche, mûre et presque shakespearienne, tranche radicalement avec le ton manichéen des opus précédents et confère au jeu une profondeur exceptionnelle pour son époque.

 

Quand Castlevania rencontre Metroid

 

Jusqu’ici, les jeux Castlevania suivaient une structure linéaire : une série de niveaux à franchir, chacun se terminant par un boss.

Mais avec Symphony of the Night, Konami choisit de briser ce modèle traditionnel. Le château devient un immense labyrinthe interconnecté, où chaque nouvelle capacité acquise (comme le double saut, ou les transformations en brume ou chauve-souris) débloque des chemins inexplorés.

 

Cette évolution s’inspire directement de Metroid, la célèbre franchise de Nintendo. « Nous adorions ce sentiment d’exploration et de découverte constante », explique Igarashi. « Nous voulions que les joueurs se perdent dans le château, mais de façon positive, en s’abandonnant à cette immersion. »

Puis vient le twist mémorable. Après avoir vaincu le supposé “boss final”, une révélation surprenante éclate : tout n’était qu’une illusion. Richter était manipulé. Et surtout, le château entier se renverse, révélant une carte inversée, encore plus exigeante. Une véritable masterstroke qui double l’expérience de jeu.

 

Les coulisses d’un développement atypique

 

Le développement de Symphony of the Night s’est démarqué des productions industrielles habituelles. Konami confie le projet à une petite équipe, installée dans un coin discret de ses bureaux à Tokyo. Avec des moyens modestes mais une liberté créative inédite, l’équipe donne vie à un futur classique.

- Igarashi met l’accent sur l’exploration et la progression, des concepts centraux de l’expérience.
- Michiru Yamane, talentueuse compositrice, crée une bande-son captivante, mêlant des influences gothiques, baroques, rock progressif et jazz.
- Pendant ce temps, les artistes peaufinent des sprites 2D d’une richesse incroyable, à une époque où la 3D régnait en maître dans l’industrie.

Un fait surprenant : Alucard n’était pas prévu comme protagoniste principal au départ. Le héros devait une fois de plus être Richter Belmont. Cependant, son gameplay basé sur le fouet manquait de variété pour réaliser les ambitions des développeurs. Le choix d’Alucard a changé la donne : il pouvait manier des armes, lancer des sorts, se transformer et explorer sans limites. Résultat : un gameplay infiniment plus riche et diversifié.

 

 

Une symphonie envoûtante

La bande-son de Symphony of the Night est devenue aussi légendaire que son gameplay. Composée par la talentueuse Michiru Yamane, elle navigue avec brio entre des thèmes baroques, des touches de jazz envoûtantes et des envolées orchestrales majestueuses. Des morceaux emblématiques tels que “Dracula’s Castle”, “Lost Painting” ou “Marble Gallery” sont aujourd'hui gravés dans la mémoire collective des joueurs.

Fait amusant : pour capturer l’essence et l’atmosphère du mystérieux château, Yamane s’est immergée dans l’observation de tableaux gothiques et d’architectures de cathédrales. Cela lui a permis de composer une musique unique et immersive.

« Je voulais que la musique donne la sensation d’errer dans une œuvre d’art », confiera-t-elle plus tard. Le jeu offre également une saison d’intro doublée en anglais, devenue culte malgré elle, notamment grâce à une réplique inoubliable de Dracula :

What is a man? A miserable little pile of secrets!” Une ligne jouée de manière quelque peu maladroite, mais éternisée grâce à Internet.

Un château qui hante les mémoires

Le château de Dracula n’est pas qu’un simple décor : c’est un personnage à part entière, une entité vivante et pleine de mystères. Ses couloirs sinueux, ses horloges énigmatiques et ses salles secrètes regorgent de surprises. Au détour, on explore des bibliothèques hantées, des tours mécaniques vertigineuses, des jardins suspendus et des catacombes humides et inquiétantes.

Et lorsque le château se retourne sur lui-même, l’effet est saisissant : le joueur, pensant avoir atteint la fin, se rend compte qu’il n’en est qu’à la moitié de son aventure. Ce concept audacieux a inspiré des générations de jeux, comme les incontournables Hollow Knight, Dead Cells, Blasphemous ou encore Axiom Verge.

 

Un succès… après coup.

 

À sa sortie, Symphony of the Night n’a pas connu un succès immédiat. Les ventes étaient modestes, atteignant à peine quelques centaines de milliers d’exemplaires. À l’époque, beaucoup de joueurs, séduits par les débuts de la 3D, voyaient ce titre comme un jeu d’un autre temps. Pourtant, au fil des années, le bouche-à-oreille a transformé cette œuvre en un véritable jeu culte. Les critiques ont salué son game design visionnaire, sa bande-son intemporelle et son esthétique particulièrement soignée.


Aujourd’hui, des années plus tard, Symphony of the Night figure régulièrement dans les classements des “meilleurs jeux de tous les temps”.

Un héritage éternel.

 

Koji Igarashi, désormais une figure emblématique de l’industrie du jeu vidéo, a poursuivi l’esprit de Symphony of the Night dans d’autres épisodes comme Aria of Sorrow ou Order of Ecclesia. Après avoir quitté Konami, il a donné naissance à Bloodstained: Ritual of the Night, un véritable successeur spirituel de son chef-d’œuvre.

Symphony of the Night a également popularisé le terme “Metroidvania”, une fusion entre les noms Metroid et Castlevania. Aujourd’hui, ce genre est devenu un pilier majeur de la scène des jeux indépendants.

 

Anecdotes méconnues.

 

- Alucard est simplement “Dracula” écrit à l’envers. Un hommage subtil mais élégant.

- La séquence d’introduction du jeu est en réalité le dernier combat de Rondo of Blood, offrant une transition parfaite pour les fans entre les deux titres.

- Le doublage anglais a été réalisé rapidement avec des comédiens non professionnels, ce qui explique des dialogues parfois… mémorables.

- Le château inversé, conçu en seulement quelques semaines, a été ajouté pour prolonger la durée de vie du jeu. Une décision de dernière minute qui est devenue légendaire.

- La version Sega Saturn (1998) proposait Maria comme personnage jouable, mais souffrait de temps de chargement plus longs. Cette version est aujourd’hui un objet de collection rare.

 - Le jeu a même eu droit à des adaptations sur consoles Tiger, devenues aujourd’hui des curiosités nostalgiques.

 

 

Conclusion — Une nuit éternelle

 

Plus de 25 ans après sa sortie, Castlevania: Symphony of the Night demeure indémodable, captivant toujours de nouvelles générations de joueurs. Ce titre visionnaire, apparu au sein d’une industrie en pleine transformation, a prouvé que l’alliance d’un game design impeccable, d’une direction artistique audacieuse et d’une bande-son envoûtante peut transcender les époques tout en conservant une aura intemporelle.

Mais Symphony of the Night, ce n’est pas qu’un simple jeu.
C’est avant tout une ode vibrante au jeu vidéo en tant qu’art, une célébration de son potentiel créatif et de son pouvoir émotionnel, capable de marquer les esprits pour l’éternité.

 

« Le château de Dracula n’est pas seulement un lieu qu’on explore. C’est une cathédrale mystérieuse dans laquelle on aime se perdre, une nuit éternelle qui ne s’éteint jamais et qui résonne pour toujours. »

 

Et la série Netflix, dans tout ça ?

 

La série animée Netflix “Castlevania” a connu un immense succès, ravivant la passion d’une génération de joueurs nostalgiques. Avec son ambiance sombre et envoûtante, ses combats palpitants, et une écriture riche et nuancée, cette adaptation a su réinventer l’univers fascinant de Dracula et des Belmont de manière moderne et captivante.

 

Cette interprétation audacieuse a eu un impact inattendu mais profond : elle a incité de nombreux fans — qu’ils soient anciens ou nouveaux — à redécouvrir les jeux originaux, notamment Symphony of the Night, souvent reconnu comme le joyau incontesté de la saga. Sur les forums, dans les ventes de rééditions, ou durant les conventions rétro, ce chef-d’œuvre a connu une renaissance culturelle impressionnante, confirmant son statut iconique.

 

 

Par : Marco Retro-Gaming.

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