Pokémon Légendes Z.A. est arrivé le 16 octobre sur Nintendo Switch 2, et le constat est double : le jeu est un succès commercial fracassant (5,8 millions d'unités vendues en première semaine) et un pas en avant en termes de gameplay. Pourtant, il suscite une frustration colossale dans la communauté, alimentée par la promesse non tenue d'une nouvelle ère graphique pour la Switch 2.
C'est un jeu que l'on achète par réflexe, mais que l'on hait par comparaison.
1. La Vengeance d'Illumis : Ce qu'on Aime (et qui justifie son succès)
La force de Légendes Z.A. ne réside pas dans sa technique, mais dans son audace créative et son héritage.
Un Retour aux Sources Attendu (Pokémon Z)
L'une des principales raisons du succès immédiat est la concrétisation d'un rêve de longue date. Légendes Z.A. est le successeur spirituel de Pokémon Z, le troisième jeu qui n'est jamais sorti après Pokémon X et Y sur Nintendo 3DS. La région de Kalos est mythique pour les fans, notamment parce que son arc dans la série animée, avec Sacha du Bourg Palette et son puissant Amphinobi (Sachanobi), est considéré comme l'un des meilleurs de l'histoire.
Le jeu tire profit de cet héritage, offrant enfin la résolution de l'histoire d'Illumis et de son plan de réaménagement urbain.
Le Courage du Gameplay Rénové
Game Freak a continué la formule audacieuse initiée par Légendes Pokémon : Arceus. Les combats ne sont plus le classique tour par tour rigide, mais évoluent vers une approche en temps réel plus dynamique et tactique, saluée par la critique pour son exigence. Le retour tant attendu des Méga-Évolutions est également un coup de maître stratégique.
Légendes Z.A., malgré quelques imperfections techniques, offre une expérience de jeu innovante et s'appuie sur un lore captivant. Ces atouts lui ont permis d'atteindre un chiffre impressionnant de 5,8 millions d'exemplaires vendus dans le monde dès la première semaine, avec près de la moitié des ventes réalisées sur la Nintendo Switch 2.
2. La Colère de l'Obsolescence : Pourquoi on le Hâit Malgré Tout
Le succès de Légendes Z.A. est une source de fierté pour Nintendo, mais aussi un miroir déformant qui révèle les faiblesses persistantes de Game Freak, amplifiées par le lancement de la Switch 2.
L'Aspect "Viellot" : Le Syndrôme du Jeu 3DS sur Switch 2
La Switch 2, officiellement lancée, est censée marquer une étape technologique. Or, Légendes Z.A. semble être bloqué dans le passé. Le jeu est systématiquement critiqué pour :
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Des graphismes datés : Les textures sont en basse résolution et les environnements (surtout la grande ville d'Illumis) manquent de détails et de vie, donnant l'impression d'un simple upscale d'un jeu de l'ère 3DS. Ce qui n'est pas totalement faux, puisqu'une grosse partie du code viendrait de la 3DS selon les leaks sorties après le piratage de la firme. Une optimisation technique en retrait : En plus des graphismes datés, les performances globales laissent à désirer. Le jeu souffre de ralentissements fréquents, notamment dans les zones densément peuplées ou lors de combats avec de nombreux effets visuels. Ces problèmes d'optimisation nuisent à l'expérience globale et soulèvent des questions sur les efforts techniques investis pour offrir un produit adapté aux capacités des consoles modernes.
Alors oui pour un jeu 3DS il est très jolie, et c'est ainsi qu'il faut le voir malgré que pour un jeu Switch on aurait pu s'attendre à bien mieux que de rester dans la décennie précédente.
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Un budget "frugal" : Des fuites indiquent un budget de développement extrêmement bas pour un titre de cette ampleur (estimé à environ 13 millions de dollars). Cette stratégie de "rentabilité garantie" (un jeu est rentable à 200 000 exemplaires vendus) se fait clairement au détriment de la qualité technique.
Le contraste est violent. À côté des démos techniques de la Switch 2 (Welcome Tour, Drag X Race), et des jeux Nintendo eux-mêmes (Metroid Prime 4, les futurs The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom ou Xenoblade qui, même s'ils ont des mondes ouverts parfois vides, offrent une direction artistique et une fluidité nettement supérieures), Légendes Z.A. fait pâle figure.
La Gifle Game Freak : Beast of Reincarnation
Le comble de la frustration vient du propre développeur de la licence. En 2026, Game Freak sortira Beast of Reincarnation sur PS5, une console haut de gamme.
Ce titre est décrit comme un Action-RPG ambitieux, techniquement exigeant, avec des graphismes magnifiques, une fluidité extrême et un combat technique.
Le Message Implicite : Lorsque Game Freak travaille pour un éditeur tiers sur une console de nouvelle génération (PS5 / Xbox Series), le studio est capable de livrer un jeu AAA époustouflant. Mais lorsqu'il travaille sur Pokémon pour la console de Nintendo, il choisit d'adopter un modèle de développement rapide et peu coûteux, garantissant des profits maximums grâce à la puissance de la licence.
Alors oui on peut dire que Beast of Reincarnation prend son temps sans contrainte de deadline imposée contrairement à Pokémon et donc pour son développement, contrairement à Pokémon qui doit sortir impérativement dans une date courte pour arriver avant les fêtes. De plus, Beast of Reincarnation se distingue par la profondeur de son univers et la richesse de ses détails narratifs, qui bénéficient pleinement de ce calendrier de développement prolongé. Alors que certains jeux adoptent un cycle de production rapide, Beast of Reincarnation choisit de prioriser la qualité et l'immersion, permettant aux joueurs de plonger dans un monde soigneusement construit, rempli d'histoires captivantes et de personnages mémorables. Cette approche contribue à créer une expérience de jeu qui résonne durablement avec les joueurs et qui valorise l'artisanat du développement de jeux vidéo.
Conclusion : Le Prix du Monopoly
Pokémon Légendes Z.A. est un bon jeu, mais un mauvais signal. Il démontre que l'attrait et la nostalgie de la licence sont suffisants pour générer des ventes pharaoniques, même avec des standards techniques faibles.
Le consommateur achète l'expérience Pokémon et non la performance Switch 2. Et tant que le public achète 5,8 millions d'exemplaires en une semaine malgré la technique "vieillotte" (dont la moitié sur la nouvelle console), le studio n'aura aucune incitation à augmenter ses budgets pour égaler les chefs-d'œuvre visuels de ses concurrents ou même d'autres studios Nintendo.
Alors que si l'on prend le cas de Digimon aurait atteint les 1 millions d'exemplaire écoulé (chiffres estimé et non officiel) incluant son pic le premier jours de 84 000 joueurs simultanés et en régulier 335 100 à 350 300 propriétaires sur Steam. Alors oui ça reste faible en comparaison avec le nouveau Pokémon LEGENDES, mais le travail derrière reste malgré tout bien plus aboutis .
C'est là que réside la haine : non pas envers le jeu, mais envers une stratégie commerciale qui sacrifie l'excellence technique à l'appât du gain facile.
Fabien - Nintend'Oz-Event
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