Vous avez probablement entendu parler du film Alpha, réalisé par Julia Ducournau et présenté cette année au Festival de Cannes, où il a fait l'objet de nombreuses polémiques. L'accueil, autant en France qu'à l'international, a été pour le moins mitigé : des critiques influentes, comme Télérama et Libération, lui ont attribué la note de zéro étoile. Sur la plateforme «Sens Critique», le film affiche une moyenne de 5,7/10, une note très moyenne pour une œuvre en compétition à Cannes.
Le film raconte l’histoire d’Alpha, une adolescente de treize ans dont la mère travaille dans un service hospitalier accueillant des malades atteints d’un virus. Lorsqu’Alpha se fait tatouer, sa mère redoute qu’elle contracte la maladie à travers l’aiguille. Le tatouage saigne souvent et Alpha est ainsi victime de harcèlement et de violences au sein de son école. Sa vie bascule quand elle rencontre son oncle, Amin, séropositif et toxicomane. De nombreuses critiques pointent la dimension jugée «sérophobique» (le rejet ou la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH) du film. Le long métrage serait, selon certains, trop caricatural et mettrait en avant une vision réductrice et manichéenne du VIH. Néanmoins, d’autres évoquent également les précédents films de Julia Ducournau, estimant qu’Alpha souffre de la comparaison :
«Auteur de trois longs métrages (dont une Palme d'or en 2021), Julia Ducournau présentait " Alpha " : la corbeille vide», ou encore «les producteurs ont surfer sur la vague Ducournau».
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Et pourquoi une telle déception suite au visionnage d’Alpha ?
Julia Ducournau est une réalisatrice et scénariste française née en 1983, considérée comme l’une des figures majeures du cinéma de genre. Issue d’une famille de cinéphiles, elle se passionne très tôt pour l’univers du gore qu’elle explore dans ses films. C'est le visionnage du film Massacre à la tronçonneuse et la lecture des ouvrages d'Edgar Allan Poe qui l'inspirent à écrire ses premières histoires.
En 2016, elle signe son premier long métrage : Grave, un film coming of age d’une jeune étudiante en médecine qui découvre son cannibalisme. Le film comporte des scènes violentes, à tel point que lors de sa projection au festival de Cannes, plusieurs spectateurs ont été pris de malaise et ont dû sortir de la salle. On en parle donc encore plus ! Le film plaît immédiatement et est présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes où il gagne plusieurs prix.
En 2021, son 2e film, Titane, est élue Palme d’or au Festival de Cannes. Julia Ducournau est ainsi la deuxième femme à obtenir cette récompense et la première à la remporter seule. Elle marche dans les pas de Jane Campion qui avait remporté ce prix il y a 28 ans. Le film Titane, qui a pour acteurs principaux Vincent Lindon et Agathe Rousselle, est entre la science-fiction, le drame psychologique, le gore et le film d’horreur.
Pour Grave et Titane, Julia Ducournau reçoit le Magritte du meilleur film étranger, 4 nominations aux César, 2 nominations aux Lumières et est nommée au BAFTA de la meilleure réalisation en 2022.
Ainsi, quand Alpha entre en compétition officielle au Festival de Cannes, l’idée d’assister au troisième film de Julia Ducournau fait grand bruit.
Les avis sont unanimes à la suite du visionnage : Alpha vient trop tôt après une Palme d’or ; la comparaison est telle que le film est considéré comme un échec. Est-ce que le prochain long métrage de Julia Ducournau sera à la hauteur de ses deux premiers ? Ou est-elle destinée à voir sa filmographie comparée à Grave et Titane ? En tout cas, le film Alpha est le premier sur ma liste de films à visionner !
Par Léïna
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