TEST - Heretic + Hexen : il n'y a pas que Doom dans la vie ! (Par Eno)

Bien que le moteur du jeu ait été actualisé pour prendre en charge les écrans 16/9èmes en 4K, ne vous attendez pas à du ray tracing ou à des textures ultra HD. Ici, c'est du gros pixel qui tache, à l'ancienne.

En revanche, sur consoles et PC, vous pourrez profiter d'une fluidité en 4K à 120 fps, ce qui est déjà loin d'être négligeable. Pour le reste, c'est un pur produit de son époque : c’est sanglant, les monstres explosent et l'action est frénétique. Pas le temps de contempler le décor, ici, tout va à cent à l’heure !

C'est DOOM!!!!! Enfin, plutôt c'est HERETIC!!!!! C'est essentiellement la même chose, mais avec quelques améliorations notables : une légère gestion de l'inventaire, permettant d'utiliser des objets récupérables à tout moment. Et pour Hexen, le système évolue avec une progression par niveaux basée sur un hub central auquel on revient fréquemment, ainsi que de petites énigmes impliquant des interrupteurs à localiser. Pour le reste, vous courrez dans des niveaux pleins de monstres et vous tirez sur tout ce qui bouge en priant pour avoir assez de munitions car le corps à corps n'est jamais en votre faveur. Hexen a également introduit un système permettant de choisir son personnage. Vous pouvez incarner le barbare, maître des armes blanches magiques, le clerc, qui combine force brute et magie, ou le magicien, puissant grâce à ses sorts, mais vulnérable lorsqu'il manque de mana.

En s'appuyant sur le moteur de Doom, Raven a su concevoir un gameplay aux petits oignons. L'équilibrage est impeccable, l'action intense, et le rythme effréné : on ne s'arrête de bouger que lorsque l'on est à terre. Les gants magiques remplacent brillamment la tronçonneuse, tandis que les autres armes ne sont pas en reste. Imaginez une arbalète magique faisant office de fusil à pompe, ou encore un sceptre lançant des boules de feu en lieu et place du lance-roquettes. Ici, tout est familier, mais revisité avec brio.

Voici une bande-son généreuse, proposée en 4 versions distinctes :

• Une version en synthèse FM, parfaite pour replonger dans les souvenirs des joueurs d'autrefois, condamnés à utiliser des cartes compatibles AdLib, avec leurs sons synthétiques, plats et anguleux.
• Une version en synthèse MIDI, utilisant des banques de sons pour recréer les instruments, généralement conçue pour des cartes son haut de gamme comme les légendaires Roland MT-32.
• La version originale de la musique, telle qu'elle a été composée par Raven à l'époque, à l'aide d'équipements de studio professionnels.
• Une version remixée et modernisée, adaptée aux standards sonores actuels, également disponible sur Spotify.

C'est Doom à l'école des sorciers, de la magie une vague histoire qui tient sur une feuille de papier à cigarette et des monstres à trucider par millier, ça ne va pas chercher loin mais c'est sympa. A noter que Hexen a quand même une histoire un peu plus présente, avec cinématique, mais bon, on est pas là pour philosophé, on est là pour trucider du démon.

Ce côté-là, on est vraiment gâté ! En plus des deux jeux originaux, vous profitez du DLC de Hexen, et en guise de bonus, deux nouveaux DLC : un pour Heretic et un autre pour Hexen. Mais ce n'est pas tout ! Un mode multijoueur est également inclus, jouable en écran partagé ou en ligne, avec tous les modes que vous adorez : deathmatch, coopératif, et tout cela en cross-plateforme. Et si cela ne suffisait pas, le jeu intègre une gestion des mods. Comme il fonctionne sur le moteur d'origine, il utilise toujours le format de fichiers WAD, ce qui le rend très probablement compatible avec les mods des jeux originaux. De quoi vous divertir pendant de longues heures !

Le jeu est d'une grande stabilité, ce qui est compréhensible étant donné que le moteur de base a 30 ans. On peut espérer que tous les bugs aient été corrigés avec le temps. Bien que le site officiel mentionne l'existence de quelques bugs, ceux-ci concernent principalement la partie multijoueur et restent mineurs, n'affectant pas significativement l'expérience de jeu.

C'est un sans-faute sur toute la ligne : tout y est, de la police des menus au son, en passant par la gestion des manettes et les effets de flashs à l'écran. Le site officiel propose même une page entièrement dédiée à l'accessibilité.

Bien que ces deux jeux soient des classiques intemporels, j’ai pris autant de plaisir à y jouer aujourd’hui qu’à l’époque de leur sortie. Les ajouts de cette nouvelle édition enrichissent l’expérience sans jamais trahir l’essence des jeux originaux. Cela me replonge dans l’ère des sharewares, des jeux sur disquettes glissés dans les magazines, tout en s'adaptant parfaitement à mes réflexes de gamer moderne. La prise en charge de la souris et la configuration par défaut en ZQSD (modifiable pour les puristes des flèches) rendent le tout fluide et agréable. Une véritable madeleine de Proust trempée dans une tasse de sang de démon, en somme.