Présentation générale
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Titre du jeu : The Precinct
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Développeur / Éditeur : Fallen Tree Games / Kwalee
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Plateforme(s) : PC, PS5, Xbox Series X/S
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Date de sortie : 13 mai 2025
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Genre : Action, Simulation, Open-world
- Tarif : 29,90€

Graphismes
Visuellement, The Precinct ne joue pas dans la cour des superproductions AAA, mais cela ne veut pas dire qu’il est dépourvu de personnalité — bien au contraire. Sa direction artistique néo-noire inspirée des années 80 évoque le cinéma de Michael Mann, les ambiances de Blade Runner et l’esthétique granuleuse des polars de cette époque.
Les éclairages dynamiques, la gestion des conditions météo (pluie, brouillard) et les effets de reflets sur les flaques d’huile dans la rue créent une ambiance de ville sale, dangereuse mais vivante. Certes, les modèles 3D sont simples, et certains éléments urbains se répètent, mais l’ensemble est stylisé avec goût.
Côté technique, le jeu reste fluide dans la plupart des situations, mais montre des signes de faiblesse lors de certaines courses-poursuites ou dans des carrefours denses, notamment sur Steam Deck. Rien de dramatique, mais cela mériterait une optimisation plus poussée.
Note : 7/10
Gameplay
La promesse de The Precinct est simple mais redoutablement séduisante : vous incarnez Nick Cordell Jr., un jeune flic propulsé dans une ville rongée par le crime. Votre mission : faire régner l’ordre. Pour cela, vous patrouillez à pied, en voiture, et même en hélicoptère à mesure que vous débloquez du contenu. Arrestations de pickpockets, contrôle de véhicules, poursuites de malfaiteurs ou simple surveillance de quartier, tout cela s’enchaîne naturellement grâce à un système procédural bien huilé.
La montée en puissance du personnage est bien pensée, avec un arbre de compétences divisé entre conduite, combat, investigation et maintien de l’ordre. On sent que chaque amélioration a un impact tangible sur la manière dont vous allez jouer.
Mention spéciale à la mise à jour récente, qui vous permet enfin de patrouiller sans l'IA partenaire : une bénédiction ! Ce changement améliore considérablement le confort de jeu, en évitant les blocages, les pathfinding incohérents, et les comportements absurdes de votre binôme virtuel.
Toutefois, après quelques heures, la routine s’installe. Les interventions, bien qu’immersives, manquent de variété. L'absence de véritables arcs narratifs secondaires ou d'événements aléatoires dynamiques limite la profondeur à long terme.
Note : 13/20
Bande son
L’ambiance sonore participe pleinement à l’immersion. Les musiques d’ambiance, très synthwave, collent parfaitement au cadre rétro, sans jamais se faire trop envahissantes. Elles accompagnent bien les patrouilles nocturnes et les moments de tension.
Les bruitages sont réussis : sirènes, radios, moteurs, cliquetis des menottes... tout sonne juste. Le réalisme est là, sans tomber dans l’excès.
En revanche, l’absence de doublage (voix) pour les personnages ou les briefings nuit un peu à la densité émotionnelle de certaines séquences. Cela aurait pu renforcer l’attachement au protagoniste ou à l’univers narratif. Un choix compréhensible vu les moyens limités du studio, mais qui reste un manque.
Note : 6/10
Histoire & narration
C'est un peu là où le bas blesse...
Le jeu vous propose un fil rouge centré sur le meurtre du père du protagoniste, un flic respecté tombé dans l’exercice de ses fonctions. C’est une excellente base narrative, mais elle n’est malheureusement pas exploitée à la hauteur de son potentiel.
Le scénario manque de rebondissements marquants. Les dialogues sont très succincts, souvent limités à des lignes fonctionnelles. Il y a peu de mises en scène ou de moments forts, et aucun personnage secondaire ne parvient à émerger avec une réelle personnalité.
Dommage, car l’univers a du potentiel. La ville d’Averno semble regorger de secrets que l’on aimerait découvrir, mais qui restent en grande partie hors-champ. Le tout manque de profondeur narrative.
Note : 5/10
Durée de vie
Comptez entre 10 et 12 heures pour faire le tour des missions principales et obtenir une progression honnête dans les arbres de compétences. Ce n’est pas négligeable, surtout pour un jeu de ce calibre, vendu un peu moins de 30€.
Malheureusement, le manque de variété dans les interventions et l’absence de narration riche limite fortement la rejouabilité. Il n’y a pas de fins alternatives, de quêtes secondaires scénarisées ou de choix moraux à assumer. Une fois que vous avez goûté à la boucle de gameplay, vous en avez vu l’essentiel.
Un mode libre avec génération d’événements plus variés aurait pu apporter ce petit supplément d’âme.
Note : 6/10
Éléments techniques
Disons-le d’emblée : The Precinct n’est pas un monstre de stabilité. On rencontre des bugs (voitures bloquées, suspects qui s’évanouissent dans le décor, arrestations qui ne se déclenchent pas). Le pathfinding de l’IA est souvent chaotique — bien que partiellement corrigé avec la possibilité de jouer sans partenaire.
Les développeurs — une équipe de moins de cinq personnes, rappelons-le — communiquent régulièrement, proposent des correctifs fréquents, et semblent à l’écoute de la communauté. Cela mérite d’être salué.
A noter que le jeu est d’ailleurs passé rapidement en "Steam Deck Verified", preuve d’une optimisation en cours...
Note : 6/10
Accessibilité
L’interface est simple et lisible, les commandes sont classiques et bien mappées, la manette Xbox est supportée sur PC et le tutoriel remplit son rôle. Rien de bien particulier à noter ici...
Note : 5/10
Sentiment du testeur
Moi, j’ai aimé ce jeu, vraiment. Pas comme on aime un blockbuster, un de ces titres qui en met plein les yeux, mais plutôt comme on aime une série B assumée, bricolée avec amour. The Precinct ne cherche pas à plaire à tout le monde. Il cherche à vous immerger dans une routine de flic, avec ses hauts, ses bas, et ses coups de projecteur dans la nuit.
J’ai pris plaisir à patrouiller, à faire respecter la loi, à découvrir cette ville et ses quartiers. Et malgré les limitations techniques et la répétitivité, il m’a accroché.
Il faut soutenir et encourager ce genre d’initiative indépendante, portée par une équipe minuscule mais courageuse, qui a osé aller à contre-courant du jeu d’action classique.
Note : 17/20
Résumé de l'évaluation
Critère | Note |
---|---|
Graphismes | 7/10 |
Gameplay | 13/20 |
Bande son | 6/10 |
Histoire et narration | 5/10 |
Durée de vie | 6/10 |
Éléments techniques | 6/10 |
Accessibilité | 5/10 |
Sentiment du testeur | 17/20 |
Total | 65/100 |

Recommandation globale
Mention : Petit réconfort ! [Moyen]
Ce n’est pas un chef‑d’œuvre. Mais c’est un jeu sincère, original, attachant, pas trop cher.
Si vous aimez les ambiances sombres, les routines de jeu procédurales, et que vous êtes prêt à pardonner quelques bugs pour soutenir un studio indépendant, alors foncez.
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