
18 ans plus tard... mais pourquoi tant d'attente ?

Et voici enfin le très attendu film de Danny Boyle, réalisateur oscarisé, et d’Alex Garland, scénariste nommé aux Oscars : 28 ANS PLUS TARD, le nouvel opus glaçant de la saga culte initiée par 28 JOURS PLUS TARD. Ce duo talentueux se reforme pour prolonger l’histoire de cette saga légendaire.
Mais qu’en est-il de ces chiffres, de ces jours, ces mois, et maintenant ces années ? Quelle est la véritable signification derrière tout cela ?Repartons en 2002, année où 28 Jours Plus Tard, le premier thriller post-apocalyptique de la série, nous plongeait dans une Angleterre désertée et ravagée par la propagation fulgurante d’un virus mortel, une variante de la rage. Le succès de ce film ?
Une ambiance oppressante magnifiée par une mise en scène soignée, des silences pesants au milieu de décors vides, et des moments de tension brutale d’une intensité rare pour l’époque. Le casting, impeccable, apportait une authenticité supplémentaire à ce récit haletant.
La fin de ce premier opus laissait entrevoir une suite, et en 2007, 28 Mois Plus Tard voyait le jour. Ce deuxième volet reprenait les éléments qui avaient fait le succès du premier film, mais avec une portée plus vaste et une menace encore plus omniprésente. Juan Carlos Fresnadillo prenait les rênes de cette suite, offrant un récit encore plus sombre, urgent et immersif, avec un sentiment constant de danger. Le résultat ? Une réalisation maîtrisée qui tenait les spectateurs en haleine.
La conclusion de ce deuxième volet laissait présager une suite inévitable, alors que le virus semblait s’étendre bien au-delà de la Grande-Bretagne pour gagner l’Europe entière.
Aujourd’hui, nous sommes impatients de découvrir comment le reste du monde fera face à cette pandémie dévastatrice. Après des années de rumeurs, d’annonces, de reports et d’annulations, le troisième opus, 28 Ans Plus Tard, est enfin confirmé ! Sa sortie en juin 2025, va enfin répondre à nos questions que l'on se pose depuis près de 18 ans ... ou pas.
On prend les mêmes et on recommence ?
Soyons honnêtes, pour les fans des deux premiers opus, c’est une grande déception. Mais pourquoi donc ? Laissez-moi vous expliquer.
L’impatience était à son comble : ayant récemment revu les deux premiers volets, j’étais plus qu’enthousiaste à l’idée de plonger dans une Europe ravagée par un virus mortel.
Et pourtant... rien ! Absolument rien ! Le réalisateur a choisi une approche différente en recentrant l’intrigue. Dès les premières minutes, on nous informe que la pandémie a été maîtrisée en Europe (sans explication ni détail), tandis qu’une île britannique reste confinée avec les infectés depuis des années (encore une fois, sans raison claire).

Un début peu prometteur ! Si vous êtes venu chercher une véritable suite, vous pouvez déjà faire une croix dessus. Mais soit, peut-être que cette nouvelle idée a du potentiel... laissons le film nous convaincre.
Non, ils n'ont pas osé faire ça ?

Après la déception d’un film qui manquait de cohérence, nous suivons une série de personnages peu attachants à travers leur quotidien et leur lutte pour survivre.
Cela sert avant tout à introduire le protagoniste, un jeune garçon nommé Spike. Malheureusement, la mère, censée incarner la fragilité et la maladie, peine à convaincre dans ce rôle où elle n’est ni crédible ni émouvante. Quant au père, il est caricatural : mauvais, violent et toxique. Une énième représentation stéréotypée, mais heureusement, son rôle reste marginal. On pourrait croire que l’acteur principal serait mis en avant pour ses talents d’interprétation, mais ici, il semble davantage choisi pour des questions esthétiques ou "la photographie", comme diraient les spécialistes, plutôt que pour un jeu véritablement marquant.
Ne vous attendez pas à des infectés basiques comme dans les précédents opus. Ici, le réalisateur opère une "évolution" – disons-le – très discutable, s’inspirant visiblement de l’univers de The Last of Us. Les infectés sont désormais hiérarchisés : des "Alpha", sorte d’hommes préhistoriques puissants, jusqu’aux simples "Coureurs", qui, comme leur nom l’indique, ne font que courir.
Bref, le virus a énormément changé en 28 ans, tout comme la vision du cinéaste. Mais que dire ? Rien dans cette suite ne parvient à être crédible. Les scènes de violence et de nudité, bien marquées, ne suffisent pas à compenser le manque criant d’intérêt et d’originalité.
Le scénario est totalement vide, et les performances des acteurs oscillent entre l’insipide et le ridicule. Honnêtement, il est difficile de comprendre comment certains fans de la saga peuvent y trouver un quelconque plaisir. Cette suite avait le potentiel d’être bien différente, mais au final, il n’y a absolument rien à sauver.
Tout est vraiment perdu ? Pas tout à fait...
Certes, de nombreux spectateurs ont quitté la salle après une heure de film. Mais tout n’est pas à jeter non plus.
D’un point de vue purement technique, il faut reconnaître que la réalisation, les prises de vue et la mise en scène offrent un spectacle visuel impressionnant.
Visuellement, c’est réussi. Les couleurs capturées par l’iPhone 15 Pro (oui, le film a été tourné avec un iPhone 15 Pro !) sont vibrantes et saturées à la perfection. Le rendu esthétique est indéniablement bon, mais malheureusement, cela ne suffit pas à compenser le manque d’intérêt global du film.
La musique, assez originale, n’apporte pas autant d’impact que dans les films précédents, où l’ambiance sonore jouait un rôle majeur dans l’intensité oppressante.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous spoiler l’intrigue — bien que cela ne changerait pas grand-chose, tant le scénario manque de surprises. On a presque l’impression qu’il a été imaginé par un enfant de 8 ans, ce qui laisse un goût amer malgré les efforts visuels.
Alors, qu'en dit-on pour conclure ?
Que puis-je vous dire ? Vous l’aurez deviné : déception, incompréhension, et colère face à la détérioration flagrante de l’œuvre originale.
La fin, encore plus ridicule que le reste du film, semble suggérer une possible suite, mais qui s’éloignerait encore davantage de l’essence de la saga originale. Malheureusement, dans sa tentative d’élargir le public et de séduire une "nouvelle génération" (après 18 ans d’attente, il est vrai que ça fait long), Danny Boyle se fourvoie complètement. Ce film est voué à tomber rapidement dans l’oubli. Et que dire du scénariste Alex Garland, qui ferait peut-être mieux de reprendre des études ou même envisager une autre carrière… Détruire un univers de cette manière, c’est tout simplement désolant !
Certains y ont vu de la poésie, des métaphores sur la politique du Brexit, ou encore une véritable œuvre d’art. Soyons honnêtes : il est inutile d’induire les spectateurs en erreur à cause de quelques passionnés du 7e art qui s’imaginent des chefs-d’œuvre là où il n’y a absolument rien. Mais alors vraiment rien.
Vous l’aurez compris : si vous êtes un fan inconditionnel qui attendait cette suite avec impatience… ne la regardez surtout pas ! En revanche, si vous êtes simplement curieux et que vous accordez plus d’importance à l’esthétique et à la mise en scène, pourquoi pas tenter l’expérience. Mais sachez que ces 120 minutes risquent fort de vous lasser rapidement.
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