Alien Earth – Saison 1 : et si le vrai monstre, c’était nous ? (Par Otakufan)

Publié le 22 octobre 2025 à 20:46

Héritage lourd comme un vaisseau colonial

 

Difficile de prendre la relève d’un héritage vieux de près d’un demi-siècle. Depuis 1979, avec le chef-d’œuvre de Ridley Scott, Alien – Le Huitième Passager, cette saga a profondément marqué l’imaginaire collectif autour d’un mot unique : Alien. Pour beaucoup, ce terme évoque instantanément le xénomorphe, cette terreur organique et véritable cauchemar spatial.


Et c’est là que réside le piège : en nommant le film Alien, Scott et les studios ont figé le mot dans une image précise. Pourtant, dans son sens premier, un alien est simplement un être venu d’ailleurs. C’est précisément cette idée essentielle que la série Alien Earth cherche à redéfinir et réhabiliter.

 

Une série victime de son propre nom ?

 

La première saison d’Alien Earth fait face à un défi de taille : porter un nom chargé de mythologie. Beaucoup s'attendaient à retrouver du sang, des mâchoires secondaires et des couloirs sombres. Pourtant, la série emprunte un chemin inattendu : celui de la réflexion.


Elle nous plonge dans un univers peuplé de formes de vie variées, ramenées sur Terre pour être étudiées, loin d’un simple défilé de xénomorphes. Pour certains fans, cette approche est une trahison. Pour d’autres, c’est un pari audacieux, invitant à se souvenir que le véritable monstre n’est pas toujours celui que l’on imagine.

 

Entre héritage et remise en question

 

La série se situe environ deux ans avant les événements du Nostromo, et c’est là qu’elle tire toute sa profondeur : elle enrichit l’univers sans simplement le reproduire. On y explore les origines des synthétiques, ces androïdes emblématiques que l’on retrouvera plus tard à bord du Nostromo.
Leur création, initiée par un jeune génie atteint de TDAH, soulève des questions existentielles fascinantes : jusqu’où l’humanité est-elle prête à aller pour rivaliser avec Dieu ? Et à quel moment l’œuvre de l’homme finit-elle par se retourner contre son créateur ?

 

L’épisode 8, Les vrais monstres, incarne parfaitement l’essence philosophique de la série : la plus grande menace ne vient pas toujours de l’espace, mais bien souvent de notre propre arrogance.

 

L’humain, ce prédateur déguisé

 

Ce qui marque avant tout, c’est cette profonde dimension psychologique : la série explore sans cesse le conflit entre science, morale et orgueil.
Les humains ramènent ces êtres sur Terre, convaincus de pouvoir les dominer, sans jamais s’interroger sur la possibilité de répéter les mêmes erreurs que dans des récits tels que Jurassic Park ou Avatar.
Et, comme souvent, la nature — ou l’“autre” — finit par reprendre sa place légitime.

Ce renversement, où les synthétiques finissent par rejoindre les aliens qu’ils étaient censés étudier, agit comme un miroir glaçant : qui est le véritable monstre ? Celui qui tue pour survivre, ou celui qui manipule au nom de la connaissance ?

 

De l’entertainment à la réflexion

 

Visuellement captivante et riche sur le plan narratif, la série tient pleinement sa promesse de divertissement, tout en ouvrant la porte à une réflexion plus profonde. Elle propose une combinaison harmonieuse d’action, d’effets spéciaux soignés, et surtout une écriture qui explore les complexités de l’humanité.
Si certains pourraient reprocher un rythme jugé trop lent ou l'absence notable de xénomorphes, d’autres y verront une œuvre de transition intelligente et subtile, préparant avec maestria un nouvel arc narratif plein de promesses.

Les + / Les –

 

On aime :

  • La profondeur thématique : l’humain, le monstre, la morale.

  • Le lien direct avec l’univers du Nostromo.

  • L’origin story des synthétiques, crédible et émouvante.

  • La tension constante entre action et réflexion.

On aime moins :

  • Un rythme parfois inégal.

  • L’attente déçue de certains fans de xénomorphes.

  • Une ambition philosophique que tout le monde ne saisira pas.

 

Et maintenant ?

 

 

La saison 1 s'achève en laissant une ouverture captivante pour une suite grandiose.
Entre la rébellion des synthétiques, la connexion mystérieuse entre Wendy et les créatures extraterrestres, et cette quête de vengeance contre l’humanité, tous les éléments sont réunis pour une saison 2 pleine de révélations et de rebondissements.
Alien Earth ne se limite pas à un simple spin-off : c’est une réinvention audacieuse du mythe, un reflet percutant de notre propre vanité.

 

Une première saison plus réfléchie que spectaculaire, qui n'hésite pas à revisiter les codes d’un univers culte.
Si vous recherchez une dose pure de xénomorphe, cette série pourrait ne pas être faite pour vous.
Mais si vous appréciez les récits mêlant divertissement et réflexions morales, vous êtes au bon endroit… Bienvenue sur Alien Earth.

 

Par Otakufan

 


Note Otakufan


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