Un an après une reprise tant attendue, la Paris Games Week 2025 revient à la Porte de Versailles avec un nouveau souffle et sous la direction d’un nouvel organisateur. Pour certains, c’était l’occasion rêvée de voir les grands éditeurs revenir en force. Pour d’autres, l’espoir résidait dans un salon plus humain, accessible et vivant. Au-delà des stands imposants, des longues files d’attente, des jeux de lumières et des démos spectaculaires, ce qui m’a surtout marqué, c’est l’énergie débordante des studios indépendants, la diversité du public et une ambiance étonnamment chaleureuse et conviviale. La PGW 2025 n’est pas parfaite. Elle a ses contrastes, ses imperfections. Mais elle reste authentique. Et, plus que tout, elle continue de vibrer.
Capcom : le pilier attendu du salon
Soyons honnêtes : parmi les grands éditeurs, Capcom a incontestablement dominé la scène cette année.
Leur présence ne s'est pas limitée à un simple stand avec quelques écrans et un logo surdimensionné :
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Onimusha: Way of the Sword : une nouveauté marquante, avec une ambiance soignée et des décors immersifs.
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Resident Evil 9: Requiem : une démo jouable qui a fait sensation.
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Monster Hunter Stories : une version modernisée qui a attiré l'attention.
Ces titres, prévus pour 2026, étaient pratiquement les seules véritables nouveautés du salon.
C’est exactement ce que les visiteurs attendaient : des premières mondiales, du concret, et pas seulement des jeux qui sortent dans quelques semaines.
Sur ce terrain, Capcom a brillé sans la moindre fausse note.
Les autres éditeurs : solide mais sans surprise
Nintendo
Metroid Prime 4 était bien au rendez-vous, mais avec une sortie imminente, peu de surprises étaient au programme.
Une belle dynamique, certes, mais aucun véritable inédit à signaler.
Ubisoft
L'accent était mis sur une démo du tout nouveau Anno, proche de son lancement.
Un contenu intéressant, mais pas une nouveauté marquante non plus.
Bandai Namco, NCSoft, HoYoverse
Des stands bien visibles et des présences remarquées, mais une approche globalement prudente.
De belles présentations et des fans comblés, mais sans l’étincelle tant attendue pour conclure une année en beauté.
Les visiteurs espéraient davantage.
Et on peut facilement comprendre leur déception.
Les indépendants : le vrai moteur du salon
Pour nous, c’est tout simplement la meilleure partie de cette PGW 2025.
Une zone indé impressionnante, variée et vibrante de créativité. Ici, on observe de vraies prises de risques, des échanges sincères entre joueurs et développeurs, et une atmosphère humaine qui tranche avec le reste.
Les studios indés innovent, osent, testent et créent sans filet.
Contrairement aux mastodontes du AAA, souvent figés dans leurs formules à 80 €, les indés se permettent de défricher des territoires que les gros éditeurs n’explorent plus.
Les développeurs étaient accessibles, chaleureux et visiblement fiers de présenter leurs projets avec passion.
Et puis, il y a eu une surprise rétro inattendue : un studio présentant un tout nouveau jeu... sur Super Nintendo. Oui, une vraie cartouche, sur une vraie console, pour un vrai retour aux sources.
Un moment unique qui transportait hors du temps, au cœur du salon.
Honnêtement ?
Sans eux, la PGW 2025 aurait assurément manqué de cœur.
Avec eux, elle a retrouvé toute son âme.
Une ambiance bonne enfant, humaine… et inattendue
Il y a les jeux, les stands et la technique.
Mais il y a aussi ce qui ne peut pas être planifié : l’humanité.
Quelques moments inoubliables :
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Une équipe de personnes malentendantes et muettes gérant le stand accueil avec l’aide d’un interprète en LSF. Une initiative brillante, respectueuse et inclusive.
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Une inconnue m’offre un onigiri en quittant le salon, simplement “parce que”.
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Des bénévoles bienveillants, des partenaires souriants, un Red Bull offert ici, un Coca sans caféine là-bas…
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Une nocturne animée avec talent par la scène 33 Clair-Obscur et ses activités spéciales.
Ce sont ces instants uniques qui rappellent la véritable raison d’être des salons : rassembler.
Sécurité & institutions : plus présentes que jamais
La PGW 2025 a créé la surprise avec la présence exceptionnelle de :
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Les sapeurs-pompiers de France,
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La police et la gendarmerie,
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proposant des jeux pédagogiques développés en collaboration avec des studios spécialisés.
Leur objectif ? Faire découvrir leurs métiers de manière ludique, constructive et éloignée des stéréotypes.
À noter : le jeu des pompiers est disponible en démo sur Steam, fruit d’un travail collectif intelligent et engagé.
Rétro-gaming, TCG, hardware : une diversité bienvenue
Rétro-gaming
Arcades, Super Nintendo, et bornes emblématiques… tout pour raviver de merveilleux souvenirs.
TCG & Univers Dérivés
Un espace entièrement consacré aux jeux de cartes, aux collections et à leurs passionnées communautés.
Dynamique, animé et très fréquenté.
Hardware & Accessoires
PNY, Lexar, Cougar, et divers stands de chaises gaming…
La présence de nombreux exposants avait pour but principal de se faire connaître, interagir et partager.
Pas encore de ventes agressives à tout prix.
Une stratégie réfléchie pour un succès à long terme.
Les événements & la scène
Comme mentionné lors de la conférence de presse :
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Concert Clair-Obscur
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Participation de Bigflo & Oli
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Soirée animée par Samuel Étienne
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Invités : Mastu, Ava Mind, Bigflo et Étoile
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Quiz, interviews et animations interactives
Bien que je n’aie pas pu y assister, tout s'est déroulé comme prévu, et les retours sont extrêmement positifs.
Organisation : perfectible, mais prometteur
Un nouvel organisateur, une nouvelle vision.
Tout n’était pas parfait :
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Manque de nouveautés AAA marquantes
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Un calendrier mal choisi (coincé entre Gamescom, TGS et les sorties de fin d’année)
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Certains stands trop axés sur la mise en avant et pas assez sur l’expérience de jeu
Mais honnêtement ?
Pour une première édition, c’est une belle réussite.
Et surtout, cela augure d’une marge de progression très prometteuse.
En conclusion
La Paris Games Week 2025 n’a été ni un échec retentissant, ni un franc triomphe.
C’était une édition à la fois contrastée, mais aussi profondément humaine, vibrante, et étonnamment rafraîchissante.
Les blockbusters ont joué la carte de la prudence.
Capcom, fidèle à son image, a délivré une prestation solide.
Mais l’essence même du salon résidait ailleurs : dans la passion des indés, dans l’énergie des bénévoles, dans l’enthousiasme des joueurs…
et dans ces instants suspendus qui nous rappellent pourquoi ce rendez-vous nous avait tant manqué.
Personnellement, j’ai passé un week-end formidable.
Et si la PGW poursuit dans cette direction — avec davantage d’indés, plus de surprises, et un accent sur l’humain — alors oui :
elle pourra retrouver son statut de rendez-vous incontournable du jeu vidéo en Europe.
Article écrit par Otakufan
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