Pour célébrer les 40 ans de sa mascotte, Nintendo avait promis de grandes choses. Le segment de 15 minutes du récent Nintendo Direct a été riche en annonces, mais a laissé la communauté sur un sentiment mitigé. Entre la nostalgie pure de certains retours et des pratiques commerciales jugées discutables, cet anniversaire symbolise la tension qui existe entre les désirs des fans, les besoins des familles et les objectifs des actionnaires.
Le Cinéma et les retours : la nostalgie en grand format
Le point d'orgue de cette célébration est sans doute le film Super Mario Galaxy - The Movie, attendu le 1er avril aux États-Unis et quelques jours plus tôt en France. L'analyse du paysage dans les premières images montre que du temps s'est écoulé depuis la bataille finale du premier film, avec notamment des arbres en fleur, suggérant une suite plus mature. Le casting vocal reste inchangé, avec Chris Pratt en Mario et Jack Black en Bowser, mais on imagine qu'Harmonie sera au cœur de l'intrigue. Pour se préparer, les fans français pourront se procurer le roman illustré de son histoire, édité par Dark Horse, bien qu'il ne soit disponible qu'en anglais.
On peut voir également que la technique d'animation 3D au niveau des rendus graphiques notamment a été nettement améliorée par rapport au premier film. Ici, nous voyons notamment chaque brindille d'herbe bouger, alors que dans le premier film, tout était figé. Un autre aspect marquant est la qualité des jeux de lumière et des ombres qui apportent une profondeur inédite aux scènes. Chaque rayon de soleil, chaque reflet sur une surface ou même les ombres projetées par les personnages sont travaillés avec un réalisme impressionnant. Cela contribue non seulement à renforcer l'immersion du spectateur, mais également à donner une dimension plus vivante et crédible à l'univers représenté dans le film.
Sur le front des jeux, l'ambiance plus enfantine est assurée par le nouveau titre Yoshi et le mystérieux livre, qui conserve l'aspect mignon et coloré de la série.
Un clin d'œil a également été fait aux produits dérivés avec la fleur cancan qui répond de manière imprévisible, qualifiée "d'inutile, mais utile pour les fans".
L'héritage revisité à l'ère du DLC
Si la nostalgie est mise en avant, la manière de la monétiser a suscité des critiques. Super Mario Galaxy 1 + 2 seront vendus 42 € pièce en dématérialisé, ou 62 € les deux. Cette annonce a fait grincer des dents, car Mario Galaxy 1 avait déjà été inclus dans la compilation Super Mario 3D All-Stars pour le 35ème anniversaire, sans l'opus 2. Les fans se retrouvent ainsi à racheter un jeu pour la seconde fois, témoignant d'une stratégie de découpage du catalogue.
Ce n'est pas la seule pratique contestable : un DLC payant pour Mario Wonder, qui se rapproche du genre Party Games, est annoncé à un prix jugé discutable. Il en va de même pour le DLC Donkey Kong Bananza - L'île de Donkey Kong qui aurait très bien pu être inclus dans le jeu de base, disponible depuis le 12 septembre, qui est perçu comme un moyen de rentabiliser une licence en vendant du contenu qui aurait pu être intégré au jeu de base.
Le Pari de la nostalgie : la renaissance du Virtual Boy
Le coup de maître de Nintendo est sans doute la résurrection du Virtual Boy. Un accessoire vendu 80 €, qui, couplé à un abonnement Nintendo Switch Online + , permet d'insérer sa Switch 1 ou 2 pour recréer l'expérience VR rouge et noire du casque original. La firme a même prévu une version en carton pour 20 €, un recyclage assumé du concept du Nintendo Labo VR de 2019.
Le pari est de transformer un échec commercial en succès culte. Le déclencheur ? La sortie de Wario Land qui, malgré sa fragmentation au sein des 14 jeux annoncés pour l'accessoire, est l'argument de vente principal. Pour les collectionneurs et les fans, c'est un retour inespéré qui pourrait bien faire de cet accessoire un objet de désir. Cependant, de nombreux fans de la licence l'ont perçu non pas comme une simple blague de la part de Nintendo, mais comme une véritable curiosité. Et comme nous le savons bien, il est difficile de ne pas succomber à la tentation d'essayer.
Un mot d'avertissement toutefois : l'utilisation prolongée peut être fatigante pour les yeux et provoquer des maux de tête, en particulier en raison des contrastes rouge et noir, un problème déjà relevé à l'époque.
L'accessoire ne sera vendu seulement que dans les Nintendo Store aux USA ; Maroc ; Japan ou en ligne. Les stocks étant limités, il est conseillé de précommander dès que possible pour garantir sa disponibilité, permettant aux fans d'enrichir leur expérience de jeu à des conditions avantageuses.
Actionnaires vs. Fanbase vs. Famille : un tournant pour Nintendo ?
Cette célébration des 40 ans de Mario met en lumière la nouvelle stratégie de Nintendo. Pour les actionnaires, c'est un sans-faute : revente de titres, DLC pour les jeux récents, et monétisation de la nostalgie via de nouveaux accessoires.
Pour la fanbase, la réaction est partagée. L'excitation pour le film et le retour du Virtual Boy est indéniable, mais elle est tempérée par la frustration des pratiques commerciales. La fragmentation du contenu et le sentiment de payer plusieurs fois pour les mêmes jeux mettent à mal la confiance.
Pour les familles, la situation peut devenir confuse. L'achat d'une Switch 2 déjà très élevé, puis de jeux vendus en partie séparée, et l'abonnement pour accéder à l'ensemble du contenu, complique une offre autrefois simple.
En somme, Nintendo maîtrise l'art de créer de la nostalgie, mais elle teste également les limites de ce que sa communauté est prête à accepter. Ce 40ème anniversaire est un test majeur qui nous dira si le charme de l'héritage peut l'emporter sur la froideur de la monétisation.
En conclusion
Le 40ème anniversaire de Mario est une célébration à double tranchant. Nintendo a brillamment su capitaliser sur la nostalgie pour enthousiasmer sa communauté avec des annonces comme le film Galaxy et le retour surprenant du Virtual Boy. Ces moments prouvent que l'héritage de la marque est un levier puissant pour susciter l'attente et l'engouement.
Cependant, cette démarche s'accompagne d'une monétisation agressive qui transforme l'expérience. Entre le re-lancement de jeux déjà vendus et la multiplication des DLC et des abonnements, Nintendo teste les limites de ce que les fans sont prêts à accepter. La firme navigue entre un modèle économique destiné aux actionnaires et une approche qui peut sembler fragmenter l'expérience pour les joueurs, jeunes et moins jeunes.
En fin de compte, cet anniversaire marque un tournant pour la franchise. L'avenir de Mario et de Nintendo dépendra de leur capacité à maintenir l'équilibre entre la célébration de leur passé glorieux et les exigences d'une industrie en constante évolution.
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La sortie de Dragon Quest VII: Fragments of the Forgotten Past sur Nintendo 3DS en 2013 est un excellent exemple. Initialement prévu uniquement pour le marché japonais, le jeu a finalement été lancé en Occident, pour le plus grand bonheur des fans grâce au soutien infaillible de la communauté Française notamment à l'initiative de la pétition.
Fabien - Nintend'Oz-Event
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